L R AS Publié le samedi 23 septembre 2023 - n° 458 - Catégories : pompe à chaleur, véhicules électriques, panneaux

Quel est l'effet de l'intégration des pompes à chaleur, des VE et du PV dans les réseaux ?

Quel est l'effet de l'intégration potentielle des pompes à chaleur, des véhicules électriques et des systèmes photovoltaïques dans les réseaux de distribution ? Notamment dans le cas d’un réseau déjà encombré comme aux Pays Bas ? Ce pays est actuellement confronté à de sérieux problèmes de capacité de réseau, alors que de plus en plus de projets d'énergies renouvelables, notamment solaires, sont mis en ligne.

Les chercheurs ont analysé les effets de ces technologies sur les surcharges et les écarts de tension nodale dans différents réseaux de distribution du pays et selon les saisons.

À l’aide d’un logiciel informatique, ils ont simulé les conditions du réseau dans trois situations : uniquement la pénétration du photovoltaïque et des véhicules électriques ; ou du photovoltaïque et des pompes à chaleur ; et enfin la pénétration combinée du photovoltaïque, des pompes à chaleur et des véhicules électriques. Ils ont fixé les taux de pénétration de la simulation à 50 %, 80 % et 100 %.

En utilisant des données réelles provenant des opérateurs de réseaux de distribution néerlandais, les chercheurs ont mis en évidence que les zones suburbaines néerlandaises sont les plus vulnérables à une pénétration accrue de toutes les technologies. En été comme en hiver, les réseaux périurbains présentaient une surcharge pouvant atteindre 800 %. En ce qui concerne la surcharge des lignes, les deux réseaux suburbains sont surchargés à partir d'un taux de pénétration totale de 50 %, les réseaux suburbains lourds ont des lignes dont la surcharge dépasse 700 %.

« Le réseau léger de banlieue voit une tension chuter en dessous de 0,9 par unité (pu) même à partir d'une pénétration de 50 % (une fois), et également une fois que la tension chute en dessous de 0,85 pu à une pénétration de 100 % », ont-ils déclaré. « De multiples incidents de sous-tension sont observés dans le réseau de banlieue lourd au niveau des trois pénétrations. Ils atteignent jusqu'à 0,65 pu, et 0,42 pu à 80 % et 100 % de pénétration, respectivement. »

La surcharge des lignes était absente dans le réseau rural léger, mais elle se manifestait dans le réseau rural lourd avec un taux de pénétration de 80 %.

De même, dans les réseaux urbains, il n’y a eu aucun cas de sous-tension ou de surtension. En hiver, les réseaux urbains ont démontré une surcharge maximale des transformateurs de 331 % et une surcharge des lignes de 164 % en pleine pénétration. En été, également, au taux de pénétration de 100 %, ces chiffres étaient respectivement de 258 % et 125 %.

« L'utilisation plus fréquente de pompes à chaleur pour le chauffage/refroidissement provoque un impact global plus élevé sur le réseau, mais les périodes de recharge plus longues des véhicules électriques provoquent des violations plus durables », ont déclaré les chercheurs.

« Une isolation plus élevée et l'amélioration du label énergétique des futurs bâtiments sont fortement recommandées pour minimiser l'impact du futur chauffage électrique sur le réseau », ont-ils déclaré.

https://www.pv-magazine.com/2023/09/22/suburban-grids-most-vulnerable-to-high-levels-of-ev-heat-pump-pv/

PV Magazine du 22 septembre 2023

NDLR    Derrière cette argumentation technique, il y a un fait qu’il faudra résoudre si on veut tout électrifier : le réseau actuel n’est pas prévu pour assurer l’installation de pompes à chaleur et aux recharges par batteries dans les pays ayant une forte concentration urbaine ou ayant un réseau proche de la saturation.

Il ne sert à rien de promouvoir un type de produits si « l’intendance » ne suit pas. Or notre monde a trop tendance à se focaliser sur un sujet et à négliger le contexte ou les conséquences.

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