L R AS Published on Monday 23 April 2018 - n° 230 - Categories:les articles de la semaine

le Fil de l'Actu n°230 du 23 avril

LES POINTS IMPORTANTS DE L'ACTU DE CETTE SEMAINE (le Fil de l'Actu n°230 du 23 avril)
Les articles cette semaine sont en accès libre

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FRANCE
    *  Analyse de l'appel d'offres sur bâtiment, tranche 4, par Finergreen.
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  Total veut acquérir Direct Energie
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  Total et Direct Energie suite
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  Proposition commune SER-Enerplan sur des objectifs solaires 2028
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Enerplan fait dix propositions au secrétaire d'Etat au MTES

les textes
 
    LE DEVELOPPEMENT DE CES TITRES

FRANCE
    *  Analyse de l'appel d'offres sur bâtiment, tranche 4, par Finergreen

La compagnie pétrolière Total a signé un accord d'acquisition de 74 % de Direct Energie, le troisième distributeur d'électricité en France qui détient les actifs solaires de Quadran. Le prix d'acquisition avancé est de 42 € par action.

Selon Total, ceci permettrait de réunir les 1,5 million de clients de Total et les 2,6 millions de Direct Energie. L'ensemble aurait une puissance totale de production d’énergies renouvelables de 2,25 GW, dont 1,35 GW provenant de Direct Energie.

PV Magazine du 18 avril

NDLR Puisque le cours de bourse est au-dessus de 42 € par action, quelqu’un achète des actions Direct Energie pour faire échec à cet accord (n’importe quel actionnaire aura intérêt à vendre sur le marché plutôt qu’à Total !). Cette entreprise encore non-dévoilée proposera une surenchère boursière sur les 42 €. En effet, la cible est trop importante sur le marché pour aller dans le giron de Total qui deviendrait un trop dangereux concurrent pour EDF ou Engie. Il faut donc que Direct Energie échappe à l'emprise de Total, et que celui-ci soit obligé de conquérir des clients par lui-même. Total qui a des moyens financiers considérables, est prêt à surenchérir car Direct Energie est une proie particulièrement stratégique pour son avenir. Il ne peut pas la laisser échapper…

Pour le moment, l'initiateur des achats d'actions Direct Energie est difficile à déterminer. Ce pourrait être Engie qui a besoin de se renforcer dans la distribution en direct de l'électricité, alors que son point fort est le gaz. Ce pourrait être un tiers désireux de participer à la recomposition de l'énergie en France, avec une position stratégique, celui de la clientèle des particuliers qui est très fidèle...

L'acheteur se démasquera d'ici quelques semaines, en faisant une contre-offre. Seule certitude, Total n'achètera pas Direct Energie à 42 € par action. Une surenchère va intervenir. Une bagarre boursière va animer le marché au cours des prochains mois car Total a intérêt à acquérir Direct Energie et pourrait bien payer cet actif, beaucoup, beaucoup plus cher ! .
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  Total et Direct Energie suite

Le rachat par Total de l'opérateur alternatif français d'électricité Direct Energie devrait lui permettre de générer entre 250 et 300 millions d'euros de synergies, selon le groupe pétrolier. L'opération lui coûtera 1,4 milliard d'euros  et 2,4 Mds avec la dette de l’entreprise.

Si Total veut acquérir Direct Energie, c'est pour ajouter ses 0,5 million d'abonnés en janvier 2018 aux 2,6 millions de Direct Energie et atteindre 3,5 M fin 2018 et acquérir la place de n° 3 en France.

L'Usine Nouvelle du 18 et 19 avril

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Total a obtenu l’accord des actionnaires représentant 74 % du capital de Direct Energie

 

Les marchés français de l’Electricité et du Gaz ont déjà attiré 198 fournisseurs alternatifs pour l’électricité et 73 pour le gaz, en comptant les fournisseurs nationaux et les non-nationaux.

Batirama du 19 avril.
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  Proposition commune SER-Enerplan sur des objectifs solaires 2028

Enerplan et le Syndicat des Energies Renouvelables ont proposé à la première réunion pleinière du 18 avril avec le Secrétaire d'Etat au ministère de la Transition Ecologique et Solidaire les objectifs suivants :

Passer d'un parc solaire actuel de 7,6 GW, à 45 GW en 2028 (6 fois plus)

Passer d'un rythme annuel d’installations de 0,9 GW, à 5 GW par an en 2028 (5 fois plus)

Une baisse des prix de 3 à 4 % par an.

L'emploi passerait de 12.000 dans le PV et de 1.500 dans le thermique, à 10.000/15.000 dans le PV et à plus de 10.000 dans le thermique.

Enerplan du 18 avril .
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Enerplan fait dix propositions au secrétaire d'Etat au MTES

Enerplan fait dix propositions au secrétaire d'Etat au MTES pour « libérer » le développement de la filière solaire 

  1. Croissance du solaire dans le mix électrique

Atteindre au minimum 10 % de la production électrique française (45 à 50 GWh en 2028), soit 6 fois plus qu’aujourd’hui. 

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir : 

? Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE)

? Prolongation des appels d’offres et adaptation de leur volume

? Evolutions du cadre contractuel

 

  1. Solaire thermique

L’objectif serait de tripler le parc actuel de production de chaleur solaire à échéance 2028 en passant de 1,64 GWth à 5 GWth

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir :  

? Logement social collectif : 50.000 logements dans le collectif social d’ici 2023. 

? Industrie et réseaux de chaleur : le doublement du parc de production de chaleur solaire d’ici 2030. 

? Fonds chaleur : une politique incitative de recours à la chaleur.

 

  1. Solaire et Agriculture

Apporter aux agriculteurs une diversification de leurs activités, par la solarisation des bâtiments

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir : 

? Seuil des appels d’offres : en deçà de 500 kWc, tout projet solaire devrait être éligible à un tarif d’achat.

? Agrivoltaïsme : allouer un volume de 50 MW dans les appels d’offres dédiés à l’innovation.

 

  1. Solaire et Territoires

Les communes rurales doivent bénéficier du solaire sur leur territoire. Le développement des centrales solaires au sol passe par la location des terres communales, la mise en place de PLU solaire-compatibles et de plus grandes retombées fiscales (nouvelle redistribution de l’IFER).…

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir : 

? Encouragement à la mise en place de PLU solaire-compatibles pour les communes rurales.

? Orientation de l’IFER vers les communes : les communes devraient récolter les fruits de leur implication dans des projets solaires.

 

  1. Mobilisation des terrains adaptés

La question des terrains pollués, artificialisés ou délaissés, des enjeux environnementaux et de concurrence d’usage doit être inscrit au débat.

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir :

? Mobilisation des terrains publics : les terrains publics adaptés, notamment le foncier délaissé par l’Armée, 

? Allègement et simplification : procédures allégées et/ou accélérées concernant des autorisations nécessaires sur les terrains pollués.

? Elargissement des potentialités : les études de disponibilité foncière et d’incidence sur les émissions de carbone (vs projections de croissance forestière dans la SNBC) doivent être portées à la discussion.

 

  1. Autoconsommation

L’autoconsommation doit être vigoureusement encouragée. Il faut lui donner un cadre adapté (contractuel, juridique, fiscal, économique)

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir :

? Tiers-investissement : considérer que les projets financés par des tiers investisseurs avec vente de l’électricité à un consommateur situé en aval du compteur, soient considérés comme des projets d’autoconsommation. 

? Fiscalité : exemption de CSPE sur tout projet d’autoconsommation individuelle comme collective d’une puissance inférieure à 1 MWc. Au-delà, seuls les kWh produits par la puissance supplémentaire seront soumis à contribution. 

? Elargissement et simplification : le plafond de l’autoconsommation collective devra être relevé et son périmètre étendu, et l’accès aux données sur le réseau de distribution ouvert. Le cadre contractuel pour l’autoconsommation individuelle devra être fortement simplifié et les délais d’instruction réduits. Pour l’individuel comme pour le collectif, les synergies avec l’électromobilité et avec les politiques de lutte contre la précarité énergétique devront être vivement encouragées.

 

  1. Simplification et accélération des procédures d’urbanisme

Les procédures d’autorisations d’urbanisme pour les centrales solaires doivent être simplifiées; il serait bon que l’autorisation d’un permis de construire soit obtenue en moins de dix mois entre le dépôt du dossier et l’obtention de l’autorisation.

D’autres freins à la réalisation des projets sur bâtiment résidentiel doivent être levés

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir :

? Dialogue avec les services instructeurs.

? Encadrement des délais : le délai de désignation des commissaires enquêteurs limité à 5 mois.

? Adaptation du cadre juridique : les procédures d’urbanisme alourdissent ou ralentissent l’obtention des autorisations, selon le type d’installations (toit, parking, sol). Il s’agit de concilier les enjeux de développement solaire et les enjeux de préservation du patrimoine et de l’environnement.

 

  1. Solaire et ZNI (zones non interconnectées)

L’énergie solaire doit être la base de la décarbonisation et de l'autonomie énergétique des territoires non-interconnectés (DOM, Corse et zones insulaires).

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir : 

? Mise en place d’appels d’offres réguliers : avec un calendrier pluriannuel et des volumes adaptés aux besoins des territoires concernés. 

? Développement du stockage : ces appels d’offres peuvent développer une filière française du stockage de l’énergie.

? Autoconsommation : amender l’arrêté tarifaire pour inciter l’autoconsommation avec valorisation du surplus. 

 

  1. Raccordement aux réseaux

Réduire les coûts de raccordement, accélérer les délais et anticiper le développement des EnR.

Axes de réflexion et objectifs pour y parvenir : 

? Organisation d’ENEDIS vis-à-vis du solaire : il doit devenir un véritable partenaire des promoteurs de projets, travaillant avec eux en toute transparence. 

? Ouverture à la concurrence sur les travaux : la possibilité de mettre en concurrence le gestionnaire du réseau de distribution (sur les travaux en dehors du point de raccordement) doit être ouverte aux porteurs de projets. 

? Mutualisation des coûts de raccordement : les S3RENR (schémas régionaux de raccordement au réseau des ENR) constituent aujourd’hui des surcoûts importants qui sont un frein au développement des projets. 

 

  1. Solaire et Emploi

Le développement de l’Energie Solaire doit permettre la création de 30 000 emplois d’ici 2030. Il est nécessaire de prévoir la formation pour accompagner ce mouvement.

le texte complet : file:///C:/Users/User/AppData/Local/Temp/180416_enerplan_propositions_gt_solaire_ministériel_en_détail.pdf

 

Enerplan du 16 avril.
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LA FILIÈRE
    *  L'évolution des prix des panneaux en Europe en mars, selon pvXchange

Dans son commentaire, Martin Schachinger de pvXchange évoque la seconde faillite de Solarworld, et la difficulté pour les européens de disposer d'usines de production compétitives car elles manquent de capitaux pour obtenir des économies d'échelle suffisantes sur leur prix. Ainsi, lors de l'enchère allemande ouverte aux projets solaires et éoliens, seuls les projets PV ont été retenus car ils bénéficient des coûts de fabrication chinois.

Il souligne le succès de First Solar qui parvient victorieusement à résister à la technologie cristalline. Les panneaux de First Solar sont indisponibles sur le marché ou après une longue attente, car ils sont très demandés. La série 6 actuellement en début de production est un panneau particulièrement économique mais il est destiné aux grandes centrales (il mesure 2 m x 1 m), avec une puissance de 420 Wc à 450 Wc. La commercialisation de ce panneau exercera une pression sur les fournisseurs de panneaux cristallins probablement à partir de 2019.

Selon pvXchange, ce qui pourrait amener une baisse des prix des panneaux est l'élimination des restrictions sur les cellules et les panneaux chinois. La baisse officielle des prix minimaux à l'importation de 0,02 € / W par trimestre envisagée par l’Union Européenne pourrait être remise en cause car des rumeurs qui font état que les restrictions à l'importation seront complètement supprimées. « Les documents pertinents ne traitent que de l'élimination des droits antisubventions et une très faible proportion des droits punitifs imposés. Il n'a pas encore été fait mention de l'élimination de la composante antidumping. » et M. Schachinger d'avouer « Même si toutes les restrictions étaient levées, la tendance des prix ne changerait probablement pas. Les prix se découplent de plus en plus des effets des mesures de régulation du marché établies par la Commission Européenne."

 Actuellement, le prix des panneaux sont davantage affectés par l'offre et la demande que par l'influence politique. On voit les premières grandes centrales solaires construites sans subvention en Espagne. Les panneaux sont en disponibles en quantité suffisante pour déclencher la baisse générale des prix depuis le mois dernier. Seulement le prix du silicium évolue dans le sens contraire des plaquettes, ce qui signifie que les réductions de prix attendues au milieu de 2018 pourraient ne pas se matérialiser sur le prix des panneaux.

 Il conclut : « avons-nous déjà atteint le fond de la baisse pour cette année ? »

pvXchange du 20 avril

NDLR pvXchange est bien plus compétent que nous pour commenter l'actualité du photovoltaïque.

 Néanmoins, nous apporterions trois remarques :

1°) A partir du moment où les chinois ont un quasi-monopole de production des panneaux, pourquoi vont-ils baisser leur prix ? Les acheteurs n'ont qu'à payer le prix qu'ils veulent bien présenter. Il n'y a pas vraiment d'alternative à leur production. Le mois dernier, nous avons remarqué que la baisse du prix de panneaux à la production (avec les données d'EnergyTrend et de PVInsights) devrait ou aurait dû intervenir (cf Regard sur la Chine victime de ses succès ). Que ceci ne se soit pas produit, montre bien que la dépendance envers des fournisseurs entraine un maintien des prix ou au minimum une baisse bien peu significative lorsqu'il y a baisse. Pourquoi les fabricants feraient-il plaisir à leurs acheteurs ? Ils préfèrent d'abord profiter de leur travail et faire payer le prix fort à ceux qui ont besoin de leur production ! C'est le mécanisme élémentaire de l'économie.

2°) Pourquoi M. Schachinger ne fait-il pas la relation entre la hausse du prix du silicium liée à une pénurie de produit et la hausse des droits de douane chinois en novembre 2017 sur le silicium coréen applicable au1er janvier 2018 ? La Chine organise donc la pénurie de silicium afin de maintenir des prix élevés afin que son industrie puisse prospérer ! La Chine ne veut pas baisser les prix du PV, sinon elle fournirait la demande de silicium en ouvrant ses frontières. Il y a donc une politique chinoise qu'il faut comprendre pour percevoir l’évolution du prix des panneaux.

3°) Les rumeurs et autres bruits sur un démantèlement des quelques mesures de l'Union Européenne paraissent bien intéressées. Surtout à la lumière des deux points évoqués ci-dessus. Ce n'est pas avec une disparition des droits de douane ou antidumping que les prix baisseront. Ou plutôt ils baisseront la première et la seconde année, le temps de mettre à mort les quelques petits fabricants européens de panneaux. Ensuite, sans concurrent, les chinois se chargeront de faire les prix qu'ils veulent et les gains de productivité à la production disparaitront dans leurs poches...  .
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    *  Les avantages du monocristallin par rapport au polycristallin selon LONGi

LONGi a présenté le résultat d'une étude dans laquelle il indique que les panneaux monocristallins à haut rendement fournissent 10 % à 12 % d'énergie en plus que les panneaux multicristallins les meilleurs. Ainsi, pour la même puissance, il suffit de 10 % à 12 % de panneaux en moins, avec moins de câblage, d’onduleurs, d’espace…

Dans un autre test, les panneaux bifaciaux entre monosilicium et polycristallin avaient un écart de 11 %.

L'écart a été porté à 27 % lorsqu'on a comparé des panneaux bifaciaux installés sur un suiveur, avec un système polycristallin sans suiveur. Même équipés d'un suiveur, les panneaux multicristallins avaient encore un rendement énergétique de 14,3 % inférieur à la combinaison d'un panneau bifacial et d'un suiveur.

L'écart de prix entre plaquettes mono et multi se situe actuellement entre 0,10 $ et 0,15 $, soit un écart de 0,02 à 0,03 $ par watt sur le coût des plaquettes. Cet écart est compensé par le rendement plus élevé des cellules et des panneaux.

GreenTech Media du 18 avril
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LE MONDE
    *  La qualité de la fabrication en Chine est variable

L’étude hebdomadaire de PV Magazine

La Chine prend de l'importance en tant que source-clé de composants pour les suiveurs solaires produits par les plus grandes sociétés du monde. Le contrôle de qualité devient crucial et a considérablement

progressé ces dernières années. Un certain nombre de fournisseurs chinois de composants ont adopté les normes internationales les plus strictes en matière de contrôle de qualité. Ils sont capables de coopérer avec les agents de contrôle qualité des clients. Ils obtiennent plusieurs certifications indépendantes de qualité.

Ce n’est pas toujours le cas. La Chine peut fournir des produits à différents niveaux de prix et de qualité : il peut y avoir des produits de qualité mondiale et d’autres de qualité médiocre. La qualité varie considérablement d'une entreprise à l'autre. Mais toutes les sociétés indiquent faire le plus grand cas de la qualité que ce soit dans leur propre usine ou des produits fabriqués par leurs sous-traitants ou fournisseurs.

L’espagnol STInorland qui fabrique des suiveurs en Chine indique qu'il y a quatre possibilités de la surveillance qualité dans une usine : les propres inspecteurs du fabricant, la propre équipe de l'acheteur, des inspecteurs tiers, des clients autorisés à visiter les usines, pour effectuer leur propre audit et pour vérifier les produits. Ainsi, Soltec dans son usine en Chine emploie une équipe de dix personnes et travaille aussi avec des auditeurs extérieurs.

En Chine, il n'y a pas de normes de contrôle de qualité. Ceci exige d'être présent dans l'usine et de contrôler de façon aléatoire.

 Les entreprises de premier plan en Chine recherchent les inspections en usine de l'allemand TÜV, le leader mondial de l’assurance qualité. D'autres entreprises travaillent avec d'autres services d'inspection. Soltec, outre son équipe de dix personnes, fait appel à SGS et à Bureau Veritas.

En réalité, le contrôle qualité se heurte non pas à la chaine de fabrication d'une usine, mais à la difficulté de connaitre et d'apprécier tous les composants provenant de sous-traitants et fournisseurs qui affirment leur attachement à la qualité mais qui n'ont pas les moyens de la mettre en œuvre ou de la constater. Bien évidemment, les fabricants chinois affirment qu'ils portent une attention toute particulière à la qualité des composants, et aux matières premières utilisées. Ceci peut passer par la garantie offerte par le fabricant, s'engageant dans une réparation, un remplacement ou un remboursement sur une durée de dix ans.

Seulement tous les fabricants n'ont pas la solidité financière ou la longévité pour assurer la garantie annoncée. Le recours à des tiers garants est souvent nécessaire. En revanche, les sociétés de suivi de qualité ne garantissent pas les tiers. Bien qu'il existe différents types d'assurance pour couvrir les performances, l'assurance ne couvre généralement pas le coût du remplacement du matériel. Les garanties de tiers sont coûteuses et les garanties sont un domaine auquel la plupart des compagnies d'assurance ne veulent rien avoir à faire.

Souvent la meilleure façon de vérifier la qualité d'un fabricant est d'analyser les rapports de défaillance : lorsqu'un composant tombe en panne et qu'une demande de garantie est faite, un rapport d'incident est envoyé au bureau de contrôle de la qualité du fabricant.

Les garanties de qualité et les sources de produits pourraient devenir plus difficiles à obtenir des chinois à cause du conflit commercial Chine-Etats Unis : l'origine géographique des produits évolue avec une fabrication en Malaisie, au Vietnam, ... ce qui élargit la zone géographique à surveiller. Ce n'est pas parce qu'un produit à la même marque qu'il a la même qualité ! La différence de qualité est très fréquente. De même, l'intégration verticale dans la production, n'implique pas que la qualité soit identique, car la production n'est pas faite au même endroit avec les mêmes rigueurs de contrôle !

Les fournisseurs de composants attentifs à la qualité recherchent la certification internationale ISO 9001 pour se distinguer des autres fabricants. D'autres entreprises font appel à des agences indépendantes du monde entier.

Il y a la qualité d'un produit, mais il y a aussi le rapport d'étude de la banque qui financera. Celui-ci couvre cinq domaines : le design qui répond aux spécifications techniques; 2°) la conformité du suiveur aux spécifications techniques; 3°) la répétitivité des fabrications conformes aux spécifications de performance; 4°) la cohérence entre l'installation, les pièces et les budgets; 5°) l’entreprise est-elle positionnée pour atteindre ses objectifs ?

PV Magazine du 19 avril .
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.LES PRODUITS
    *  Schmid et Fraunhofer ISE ont conçu deux lignes flexibles de production pour le BIPV

L'Institut Fraunhofer ISE et le fournisseur d'équipements Schmid ont développé conjointement une ligne de production de panneaux personnalisables qui seraient intégrés au bâtiment. Le coût pourrait diminuer de 35 %.

Le photovoltaïque intégré au bâtiment (BIPV) a montré beaucoup de potentiel ces dernières années. Pour se développer, il doit satisfaire les exigences des architectes et les professionnels du bâtiment. Les choix esthétiques et la conception des panneaux sont tout aussi importants que la performance. Les deux partenaires, financés par le ministère allemand de l'Economie et de l'Energie, ont examiné les normes existantes, la conception des panneaux BIPV, ainsi que le potentiel et les exigences du marché.

Les deux partenaires ont conçu deux nouvelles lignes de production flexibles des panneaux : elles s'adaptent rapidement aux différentes demandes des clients telles que le format, la couleur, l'épaisseur du verre, les cellules utilisées et le matériau d'encapsulation. Surtout, il a été constaté que la production en série et la liberté de conception ne s'excluaient pas : une économie de 35 % pourrait être obtenue par rapport à des fabrications classiques de panneaux BIPV.

PV Magazine du 17 avril.
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LES SOCIÉTÉS
    *  Sunpower acquiert Solarworld

Sunpower acquiert la société Solarworld Americas pour une somme non indiquée. Sunpower veut étendre l'activité de sa nouvelle acquisition à la production aux Etats-Unis des panneaux de la série P afin de capter la forte demande américaine. Suniva étant maintenant en liquidation et Solarworld racheté, plus personne ne sera en mesure de déposer une contestation sur des importations à des prix de dumping.

Photon du 19 avril.
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DIVERS
    *  Essai en Grèce de panneaux à la pérovskite

L'australien GreatCell Solar (anciennement Dyesol) obtient 0,5 M€ de la part de l'Union Européenne pour installer un réseau solaire PV de 10 m² utilisant des cellules solaires à la pérovskite dans l'ile grecque de Crète. Il s'agit de mesurer le taux de dégradation des cellules et panneaux solaires pérovskites dans des conditions réelles qui pourraient conduire à une meilleure encapsulation des substrats en verre à cellules photovoltaïques pérovskites, tout en étudiant, en particulier, l'utilisation du graphène dans les cellules solaires à la pérovskite.

L'objectif de la société est de parvenir à un coût de l'électricité de 0,035 $ /kWh ou 0,020 à 0,025 $ par watt-crête.

La société bénéficiera indirectement du programme de R & D confiée à Imec (cf Projet de recherche européen sur les panneaux PV à la pérovskite).  

PV Tech du 17 avril.
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    * Le solaire thermique fait faire des économies

Selon le Crigent (groupe Engie), le solaire thermique permet de gagner de 51 % à 68 % sur le poste eau chaude, ce qui représente 18 kWh de CEP (consommation en énergie primaire) en moyenne sur la France. Le thermique s’impose comme la seule solution capable d’abaisser de 20 % (ou 40 kWh/m² et par an) la consommation en énergie primaire, sans travaux d’isolation supplémentaires.

Batijournal du 17 avril.
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  Un revêtement qui augmente de 20 % le rendement du panneau

L'Institut américain de normalisation et de technologie (NIST) a mis au point un revêtement nanométrique à faible coût qui augmente l'absorption solaire des cellules solaires d'environ 20 %. Les chercheurs ont créé un revêtement composé de milliers de minuscules billes de verre dont le diamètre est environ le centième de la largeur d'un cheveu humain. Lorsque la lumière du soleil atteint le revêtement, les ondes lumineuses se déplacent autour des surfaces incurvées des perles de verre. A son tour, ceci stimule la capture de la lumière du soleil. Le matériau, également appelé revêtement nanorésonateur, est poreux pour permettre à la lumière de pénétrer et de venir en contact de la cellule solaire sous-jacente constituée d'arséniure de gallium.

https://pv.energytrend.com/news/20180419-12267.html

Digitimes du 19 avril

NDLR  Aucun surcoût à la fabrication d’un panneau n’est mentionné. On en peut donc pas en conclure si le procédé est bon marché ou hors de prix. En supposant que ce soit un procédé abordable, il faut des industriels pour l’utiliser. On en revient à la nécessité d’avoir une industrie utilisatrice pour justifier ces recherches. Si on n’en a pas, , c’est soit des recherches inutiles ou des recherches qui profiteront aux chinois. Il s’agit d’être philanthrope, mais pas poire !
     Le Fil de l'Actu n° du  2018

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