L R AS Published on Friday 27 January 2017 - n° 177 - Categories:politique américaine

D. Trump perturbe toujours l'industrie photovoltaïque par ses positions variées

   Quelques jours après l'entrée en fonction du nouveau président des Etats-Unis, l'industrie des énergies renouvelables cherche des voies pour conserver les gains des huit dernières années.

   Lors de la période de transition, D. Trump a envoyé des messages contradictoires sur l'énergie propre. Sur son site web, il a proclamé que l'énergie éolienne et solaire est créatrice d'emplois, et constitue un moyen de parvenir à l'indépendance énergétique. En même temps, il a choisi des spécialistes des combustibles fossiles.

Il a nommé le dirigeant d'une grande entreprise pétrolière au poste de principal diplomate. De même, il a nommé un adversaire de la réglementation des émissions de gaz à effet de serre au poste de principal régulateur environnemental de la nation. Cette semaine, l'équipe de D. Trump a ordonné de supprimer toute mention du changement climatique, laissant aux scientifiques à prouver sa réalité. Il a privilégié les combustibles fossiles en autorisant la construction des pipelines Keystone XL et Dakota Access. Peu de temps après son entrée en fonction, il a appelé au développement de l'extraction du charbon, du gaz et du pétrole américain, et a éliminé la référence au Plan Climat…

   A mesure que la nouvelle administration présidentielle s'installe, il appartient à l'industrie de l'énergie propre de réaffirmer ses objectifs et de défendre tout ce qui serait menacé.

   Protéger et préserver le crédit d'impôt fédéral : il est possible que D. Trump supprime tout nouveau soutien fédéral pour les énergies renouvelables. Grâce aux incitations actuelles, le solaire et l'éolien sont concurrentiels avec la vente au détail de l'électricité. Ce crédit fédéral est voté jusqu'en 2020. Dans un certain nombre de régions, les énergies renouvelables sont à la parité réseau, mais dans d'autres, il faut encore le soutien de ce crédit d'impôt pour en réduire le coût. Le risque est que le Congrès sous contrôle républicain change d'avis et supprime ce crédit d'impôt.

   La volonté de développer les infrastructures : le nouveau président avait annoncé d'importants investissements pour les routes, les ponts, les aéroports. Ceci pourrait être élargi au réseau électrique. Si ce dernier point était retenu, les entreprises d'EnR pourraient plaider pour de nouvelles lignes de transmission afin de relier les centrales aux lieux de consommation. Les entreprises de stockage pourraient plaider pour le renforcement de la sécurité et de la fiabilité du réseau. Ce serait la même politique que celle suivie pour l'eau, la nourriture, le pétrole, le gaz, qui sont stockés en différents points pour garantir les approvisionnements. Ce n'est pas le cas de l'électricité. Il y a aussi la protection contre des cyber-attaques.

   Le plan pour l'énergie propre (Clean Power Plan) n'a pas pu être adopté sous la présidence d'Obama. Désormais, son avenir est incertain. Il est entre les mains de la Cour Suprême.

   La location de terres publiques : le gouvernement n'a commencé à les louer que très récemment pour la production d'énergies renouvelables. La nouvelle administration pourrait compromettre la collaboration entre l'Etat local et les autorités fédérales. Pour la nouvelle présidente de la SEIA (syndicat en faveur du solaire), il y a lieu de rester confiant dans la poursuite de la location de terrain, car les employés du ministère n’ont pas changé avant et après l'investiture, car le secrétaire d'Etat pressenti pour le Département de l'Intérieur, a indiqué qu'il continuerait à louer des terres, et parce qu’il y a eu la signature de contrats qui protègent les locataires.

   Geler les embauches pour les emplois fédéraux en dehors de l'armée. Si ce gel intervient, le ministère de l'intérieur aura du mal à traiter de nouveaux baux de location pour tout type d'énergie. Ceci affecterait le développement pétrolier et gazier, ce qui n'est pas l'intention du nouveau président. Si celui-ci annonce vouloir limiter les dépenses pour la recherche, son secrétaire d’Etat à l'Energie le même jour a indiqué au Sénat vouloir soutenir les efforts scientifiques. Or, le plan directeur pour ce département prévoit l'élimination de différents Bureaux, Offices qui ont un rôle de premier plan dans la transition vers un système énergétique plus efficace et à moindre teneur en carbone.

 Dès lors, rien n'est encore joué.

Green Tech Media du 25 janvier 2017

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