L R AS Publié le dimanche 18 février 2024 - n° 476 - Catégories : divers filière., Europe
1° article, les grandes factories peuvent-elles prospérer en Europe ?
Face aux futures productions de gigafactories en France prévues pour 2025 et 2027, PV Magazine s'interroge sur les chances de succès de ces projets.
Les chinois consacrent d'importants investissements à la recherche.
LONGi investit entre 5 et 7 % de son chiffre d'affaires à l'innovation. Il conduit des recherches sur le contact arrière des panneaux, sur les cellules solaires tandem pérovskite-silicium où il obtient un rendement de 33,9 % annoncé fin 2023, ou encore sur les cellules 4T. Il est vrai que LONGi est la société chinoise qui investit le plus dans la R & D, les autres ne consacrent qu’entre 1 à 3 % de leurs revenus.
Le président de la gigafactorie Carbon souhaite consacrer 3 % de son futur chiffre d'affaires à la R&D, soit plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Il insiste sur la coopération avec différents instituts de recherche que ce soit le CEA-Liten dédié à la transition énergétique, ou avec les équipementiers tels que Meyer Burger, ECM, Semco lesquels maîtrisent les technologies HJT et TOPCon et les pérovskites.
« La bataille est loin d’être perdue, admet David Duca, le chef du département des technologies solaires au CEA-Liten. C’est à nous à être plus créatif et à trouver de nouveaux éléments de différenciation. Il y a une demande forte de nos partenaires industriels pour travailler sur les procédés de fabrication, les vitesses de dépôt ou l’intégration de la cellule ». Le CEA évalue la technologie CSS (Close Spaced Sublimation). C’est une technique de plasma proche qui permet de déposer un large panel de matériaux de manière très uniforme. En aval, le CEA cherche également à améliorer la technologie ALD (atomic layer deposition), déjà mature, mais sur laquelle il y a encore un grand potentiel d’augmentation de la vitesse de dépôt.
« L’un des immenses avantages de l’industrie chinoise, outre le fait que la chaîne de valeur soit entièrement intégrée et maîtrisée, est que les laboratoires de recherche se trouvent dans les usines de production. Cela permet de travailler sur la montée en échelle et l’intégration des nouveaux produits dans les process en les testant avec des cadences de production réelles », fait remarquer François Legalland, le directeur du CEA-Liten. C'est ce que veut reproduire la gigafactorie Holosolis qui disposera d’un laboratoire de recherche sur les cellules 2T au sein de son usine.
PV Magazine du 13 février 2024
