L R AS Publié le lundi 21 septembre 2020 - n° 332 - Catégories : les articles de la semaine

Le Fil de la Semaine n° 332 du 21 septembre

LES POINTS IMPORTANTS DE L'ACTU DE CETTE SEMAINE

S'il n'y avait que cinq textes à lire cette semaine :

FRANCE  

    *  L'Etat français renégociera-t-il les contrats de rachat signés avant 2011 ?
   

LE MONDE         

    *   La Commission Européenne revoit ses objectifs et indique comment recevoir les prêts et subventions

    *   Quels effets auront les élections américaines sur les énergies renouvelables ?
 

PRODUITS           

    *   On gagne (un peu) avec le biface et avec les panneaux verticaux sur les suiveurs

    *   Personne ne sait quelle est la quantité de lithium il y a sur terre !
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Autres articles intéressants :

FRANCE

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  La renégociation des tarifs d'achat n'est pas qu'une simple rumeur

    *  CVE fait entrer Intermediate Capital à son capital pour 100 M€       
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LE MONDE

    *  
La transition énergétique sera-t-elle la victime des mauvaises relations Chine-Europe ?

    *  
Le syndicat SEIA veut davantage d'industries PV aux Etats-Unis

    *   Jamais les installations de stockage n'ont été aussi importantes aux Etats-Unis.
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LES PRODUITS

    *  
Comment réagissent les cellules tandem silicium-pérovskite à une forte insolation ?

    *   Peut-on réduire l'épaisseur des plaquettes (actuellement de 180 microns ou µ) ?

    *   La complémentarité hydrogène / électricité / chaleur est grande mais le coût de l'hydrogène en limite l'utilisation

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L
ES SOCIÉTÉS

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Daqo augmente encore sa production de silicium et de plaquettes.
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DIVERS


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Pourquoi ne pas reproduire la photosynthèse plutôt que de passer par l'hydrogène ?

     LE DEVELOPPEMENT DE CES TITRES
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FRANCE
 
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L'Etat français renégociera-t-il les contrats de rachat signés avant 2011 ?

Le journal Les Echos affirme que le gouvernement envisage une renégociation des contrats de rachat accordés par le gouvernement aux projets d'énergie solaire avant 2011 après que la Cour des comptes en 2018 ait jugé les incitations trop généreuses. Le but est d'économiser 600 M€. La modification interviendrait dans la Loi de Finances pour 2021.

La Cour des comptes affirme que « les tarifs accordés avant 2011 représenteront 2 milliards d'euros par an jusqu'en 2030 (soit 38,4 milliards d'euros, en cumul) pour un volume de production équivalent à 0,7 % du mix électrique. »

Une telle révision des tarifs serait sans précédent et risquerait de générer de très nombreux litiges avec l'Etat. D'autres commentateurs estiment que ceci constituerait une remise en cause des objectifs climatiques pour 2050.

X. Daval estime que si les tarifs de l’époque (il y a dix ans) paraissent actuellement disproportionnés par rapport à ceux actuels, le montant des investissements à réaliser en 2010 correspondait au prix des panneaux qui valaient 3 euros du watt (soit dix fois plus qu’actuellement).

Le gouvernement français a coupé rétroactivement les incitations à l'éolien offshore il y a deux ans, après une longue bataille avec l'industrie naissante.

https://www.pv-magazine.com/2020/09/16/french-government-considers-cutting-pre-2011-fits/

PV Magazine du 16 septembre

NDLR   Alors que l’Etat dépense des dizaines de milliards d’euros pour essayer de faire tenir différents secteurs de l’économie française, on s’étonne qu’il cherche à économiser quelques 600 millions par an.

Dans notre situation (il faut bien que l’Actualité du Solaire ait investi dans des panneaux photovoltaïques), le montant de notre investissement effectué en décembre 2018 avec mise en service en avril 2019 nous a coûté 21.278 €. Il s’agit d’une installation de 2,58 kW. En vendant toute la production à EDF, elle a permis de percevoir 16.525 € depuis son installation, d’où un déficit de 4.753 € sur le montant de l’installation.


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La renégociation des tarifs d'achat n'est pas qu'une simple rumeur

L'information du journal Les Echos d'une renégociation des tarifs d'achat n'était pas une simple rumeur

Selon les syndicats professionnels Enerplan et le SER, seules les installations de plus de 250 kWc construites avant 2011 seraient concernées, mais ils sont furieux d'apprendre la nouvelle par la presse. Cette mesure ne concernerait que 850 contrats. Les particuliers et le monde agricole seraient de fait épargnés par cette mesure. Selon certaines sources, l'administration déterminerait au cas par cas si le contrat enregistre ou pas une « sur-rentabilité ». Il semblerait que certains contrats de plus de 250 KW qui ne montreraient pas une telle sur-rentabilité, ne seraient pas concernés par cette renégociation. Les contrats concernés par cette renégociation subiraient une réduction de leur durée de quelques années et il n’y aurait pas de remboursement des versements déjà perçus.

https://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2020/09/remise-en-cause-des-tarifs-photovolta%C3%AFques-seules-les-installations-de-plus-de-250-kwc-concern%C3%A9es-se.html

Tecsol du 17 septembre

NDLR    Sur quel critère l’Administration affirmera qu’il y a une trop forte rentabilité ? Que pourra faire le malheureux propriétaire d’installations face à une bureaucratie toute puissante. Seul l’arbitraire dominera. S’il n’a pas fini de rembourser son crédit initial, comment la banque réagira-t-elle ? En lui majorant le taux d’intérêt de l’emprunt ? En mettant en vente l’installation PV ? Vraiment le changement de formule n’est pas clair !

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Le SER et SER-Soler soulignent les « conséquences catastrophiques » de la remise en cause des contrats tant pour les acteurs constructeurs de centrales que pour les sociétés d'exploitation, les banques, les assurances. Ils rappellent les effets d'une telle remise en cause sur les acteurs italiens et espagnols lorsqu’ils avaient été confrontés à une même décision semblable.

Ils n'hésitent pas à évoquer la mise en danger de la filière solaire. Ils redoutent l’arrêt de tous les projets d’implantation industrielle en France. En remettant en cause sa parole, l’Etat génèrerait une défiance massive et durable à l’égard de ses propres engagements.

https://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2020/09/transition-%C3%A9nerg%C3%A9tique-et-solaire-photovolta%C3%AFque-le-gouvernement-sappr%C3%AAte-%C3%A0-lancer-le-plan-franced%C3%A9f.html

Tecsol du 17 septembre

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Même indignation de Daniel Bour, président d'Enerplan qui demande à être reçu dans les plus brefs délais par la ministre de la Transition Energétique

Tecsol du 17 septembre


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CVE fait entrer Intermediate Capital à son capital pour 100 M€

Le groupe CVE collecte 100 M€ en fonds propres auprès du britannique Intermediate Capital Group pour financer sa croissance. CVE souhaite multiplier par 8 sa capacité de production à horizon 2025, et atteindre 2,3 GW en exploitation et en construction. A la suite à cette opération, les associés de CVE garderont le contrôle de la société.

CVE a récemment signé ses premiers contrats RespeeR, sa solution d’électricité verte locale à l’intention des entreprises et collectivités, a lancé son offre Halo de solaire communautaire aux Etats-Unis, déploie des centrales bifaciales au Chili et en France, et s’intéresse aux centrales solaires flottantes.

C’est le moment que choisit Christophe Caille pour annoncer son départ de la présidence du Groupe CVE pour se consacrer au mouvement philanthropique « Entrepreneurs pour la Planète » qu'il a créé en 2019.

http://www.plein-soleil.info/actualites/le-groupe-cve-leve-100-millions-deuros-pour-accelerer-dans-les-enr/

Plein Soleil du 14 septembre

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LE MONDE

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La transition énergétique sera-t-elle la victime des mauvaises relations Chine-Europe ?

Pendant longtemps, la Chine a paru un partenaire commercial attrayant aux yeux des européens. Ainsi en juin 2014, le premier ministre britannique D. Cameron signait un contrat de 14 Mds £ (18,5 Mds $) avec la Chine, dont 400 M£ pour le secteur de l'énergie avec ZN Shine. Au même moment, Huawei éliminait les fabricants britanniques d'onduleurs.

En octobre 2015, un nouvel accord était signé pour que China General Nuclear Power Group (CGN) prenne une participation d'un tiers dans la nouvelle centrale nucléaire de Hinkley Point C.

Très vite, les temps ont changé. ZN Shine a cessé ses activités en Europe en 2015 après avoir enfreint les règles commerciales de l'UE. L'infrastructure des télécommunications de Huawei est retirée du réseau mobile 5G naissant au Royaume-Uni. Hinkley Point C pourrait être la première et la dernière centrale nucléaire britannique construite avec des investissements chinois, car les législateurs s'interrogent sur les implications en matière de sécurité.

Certains facteurs contribuent à cette détérioration :

les guerres commerciales en cours, la nouvelle loi de sécurité nationale de Hong Kong, la rétention présumée d'informations dans les premiers jours de COVID-19, le traitement des Ouïgours dans la province du Xinjiang. La Chine est passée du statut de concurrent économique à celui de rival stratégique ou systémique.

La Chine veut limiter l'accès aux éléments clés de la transition énergétique. Le "made in China 2025" se concentre sur dix secteurs-clés que le pays veut dominer dans cinq ans, notamment les équipements électriques, les énergies renouvelables et les véhicules électriques.

Limitation ou interdiction des exportations chinoises vers l'Occident

Est-ce que la Chine pourrait interdire les exportations de certains produits vers les Etats Unis ou l’Europe ? Il semble que oui. On le voit avec l’interdiction d’exporter ses terres rares vers les Etats-Unis. La Chine voit d'un mauvais œil la mise en place dans les pays étrangers, de chaînes d'approvisionnement locales pour les "technologies liées à la transition énergétique. Cette tendance est évidente pour les véhicules électriques ainsi que pour l'énergie solaire. Certains gouvernements nationaux et régionaux veulent stimuler la fabrication de produits photovoltaïques.

L'Occident se méfie de certaines entreprises chinoises

Cette tendance est renforcée par la volonté croissante de l'Occident de cibler certaines entreprises chinoises : après avoir accepté l'utilisation des infrastructures de Huawei pour construire le réseau de téléphonie mobile 5G du Royaume-Uni, le gouvernement britannique a fait volte-face cette année. Tous les équipements de Huawei doivent maintenant être retirés rétroactivement du réseau britannique d'ici 2027. Après le changement d’attitude envers la 5G de Huawei, la Chine a menacé de mettre fin à son soutien à la production nucléaire au Royaume-Uni.

En Amérique, Huawei a entièrement retiré son activité solaire des États-Unis après qu'un groupe de sénateurs ait proposé d'interdire les onduleurs Huawei du marché.

L'UE a renforcé ses règles de filtrage des investissements afin de donner aux États membres une plus grande marge de manœuvre pour bloquer les investissements directs étrangers ou bien les activités de fusion et d'acquisition pour des raisons de sécurité. Les investissements étrangers directs de la Chine en Europe ont chuté de 50 % entre 2016 et 2018.

L'offre de China Three Gorges (CTG) pour le rachat de la société portugaise EDP - l'un des plus grands promoteurs d'énergies renouvelables au monde - a finalement été contrariée par les actionnaires de la société. Il existe d'autres exemples où les gouvernements ont mis fin aux investissements de la Chine, en particulier dans les réseaux. Le gouvernement australien a bloqué la vente d'une participation majoritaire dans AusGrid en 2016.

La Chine n'apprécie pas des mesures de restriction à sa pénétration croissante

Autre source de friction, l'UE a fait d'une future taxe sur le carbone pour les importations provenant de sociétés non européennes, une politique majeure de ses plans de relance économique. Cette taxe sur le carbone, par exemple sur l'acier indien, permettrait d'éviter que les émissions de CO2 de l'UE ne soient externalisées vers des fournisseurs étrangers. Pour certains, il s'agit d'une politique protectionniste déguisée en programme vert. La Chine a indiqué que toute initiative de l'UE visant à imposer ses ajustements frontaliers en matière de carbone ne sera pas bien accueillie.

https://www.greentechmedia.com/articles/read/how-bad-relations-with-china-could-mess-with-the-energy-transition

GreenTech Media du 14 septembre


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La Commission Européenne revoit ses objectifs et indique comment recevoir les prêts et subventions

L'UE va augmenter son objectif de réduction des émissions pour 2030 à "au moins 55 %", contre 40 % précédemment. La présidente de la Commission Européenne vient de l’annoncer. C'est un niveau intermédiaire entre les Etats qui se satisfaisaient de 40 % et ceux qui préconisaient 65 %. Ceci annonce une augmentation de la demande dans le secteur des énergies renouvelables.

D'autres propositions seront présentées l'été prochain, mais l'objectif climatique global pour 2030 devrait être suffisant pour donner immédiatement confiance au marché. D'autres détails ont également été révélés sur les mesures de relance de 672,5 milliards d'euros (807 milliards de dollars) du "Green Deal". 37 % des fonds devront être utilisés pour atteindre les objectifs d'énergie propre. Pour accéder aux 672,5 milliards d'euros de subventions et de prêts disponibles du plan de relance, les pays présenteront des propositions d'investissement alignées sur les objectifs politiques européens. L'UE distribuera alors ces financements. Les plans doivent être soumis avant avril 2021 et exécutés d'ici 2026.

La Commission Européenne estime que pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré Celsius, il faudrait 450 gigawatts d'énergie éolienne en mer. Ce montant correspond au calendrier de l’organisme professionnel WindEurope qui préconisait 7 GW d'énergie éolienne en mer par an jusqu'en 2030, puis 18 GW chaque année par la suite. C’est à comparer aux 3,6 GW d'éoliennes déployées en mer en 2019.

La consommation de pétrole devra diminuer d'un tiers d'ici dix ans, tandis que les transports alimentés par des sources renouvelables - notamment l'électricité, les biocarburants et l'hydrogène vert - devront passer à 24 % du total.

Le rythme exact de la croissance nécessaire des énergies renouvelables fait actuellement l'objet d'une consultation de la Commission, avant que celle-ci ne présente son plan en juin prochain. Pour lancer le processus, un fonds d'innovation d'un milliard d'euros a été ouvert immédiatement.

Un mécanisme en cours d'élaboration proposera qu’un Etat pourra investir dans un autre pays et comptabiliser les réductions d'émissions réalisées dans le cadre de ses propres objectifs.

L'UE a élaboré une définition stricte de ce qu'elle considère comme "durable". Le gaz naturel n'a pas fait l'objet d'une réduction.

https://www.greentechmedia.com/articles/read/eus-new-2030-climate-target-signals-accelerated-renewable-deployment

GreenTech Media du 17 septembre

NDLR    Ce qui est formidable quand on prend des engagements à trente ans, c’est qu’on peut dire n’importe quoi, faire plaisir à quiconque, proposer des objectifs, surtout s’ils sont irréalisables. Sur le moment, cela fait plaisir et désarme les critiques, fait croire qu’on a été entendu et que le monde suivra ce programme. Vient ensuite un obstacle et on aura oublié le séduisant programme. Même sans obstacle formel, une autre préoccupation surgira dans l’opinion, et le beau programme sera négligé. Prenons donc ces déclarations pour satisfaire les écologistes qui faisaient beaucoup de bruit sans trop se demander comment parvenir à leur 1°C ou 2°C de hausse du climat, et qui devait payer.

Ainsi, les 450 gigawatts d’éolien seront vite oubliés lorsqu’un navire heurtera une ou des plates-formes éoliennes. Même sans naufrage et décès de marins, où mettra-t-on ces éoliennes qui devraient être au nombre de 112.500 en cas de puissance unitaire de 4 mégawatts (ce qui sont les plus modernes) ou bien au nombre de 225.000 avec des moteurs de 2 MW, qui sont ceux actuels ! Bien avant que la moitié ne soit installée, on comprendra que leurs installations sont impossibles.

Quelle rigolade de proposer des prêts, aides et subventions pour des projets à proposer avant avril 2021 ! Le délai est si réduit qu’une fraction probablement très réduite du montant de 672 Mds € sera attribuée. La Commission propose un montant qu’elle sait ne pas pouvoir être atteint. Aujourd’hui on se félicite d’un tel montant. Demain (en juillet 2021), on constatera que l’offre était pipée ! On aura alors oublié le montant proposé, la Commission aura obtenu ce qu’elle cherchait, une image de sauveur de l’économie européenne…

C’est peut-être cela faire de la politique ! Faire des promesses sans même tenir compte des réalités


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Quels effets auront les élections américaines sur les énergies renouvelables ?

On peut être sûr que les EnR continueront à prospérer grâce à leur compétitivité et à un large soutien politique.

M. Trump a fait de son mieux pour soutenir les combustibles fossiles, mais cela ne s'est pas fait au détriment des énergies renouvelables. De nombreuses centrales au charbon ont été arrêtées. Des entreprises charbonnières ont fait faillite. D'importants projets d'oléoducs et de gazoducs ont été abandonnés ou interrompus par des actions en justice. Plusieurs mesures fédérales ont été contrecarrées au niveau des Etats. De nombreux États ont fixé des objectifs de zéro carbone ou de 100 % d'énergies renouvelables d'ici le milieu du siècle.

Le principal champ de bataille électoral en matière de politique énergétique et climatique semble être le Sénat, où un tiers des sièges sont à pourvoir, la plupart détenus par les républicains. Joe Biden a promis de mettre le pays sur la voie de la décarbonisation énergétique d'ici 2035, mais ses options pour changer la donne seront limitées si le député républicain Mitch McConnell, du Kentucky, favorable au secteur charbonnier, reste leader de la majorité au Sénat.

Si les démocrates prennent la majorité au Sénat et à la Maison Blanche, Joe Biden a pour ambition d'atteindre 100 % d'énergie propre d'ici 2035. Ceci obligerait les Etats et les compagnies d'électricité à accélérer leur mutation. Le candidat démocrate promet de consacrer 2.000 milliards de dollars à la décarbonisation de l'économie au cours de ses quatre premières années de mandat, ce qui relancera une croissance massive de la capacité de production d'énergie renouvelable et de la capacité d'équilibrage du réseau. Au cours des dix années à venir, cela coûterait 4.500 Mds $ avec une augmentation considérable de la capacité de production sans carbone et des infrastructures de transport et de stockage

Le solaire :

Le marché solaire américain a prospéré ces quatre dernières années. L'industrie devrait ajouter plus de 18 GW en 2020, un nouveau record. Tout cela a été réalisé malgré les droits de douane de la section 201, le déclin du crédit d'impôt fédéral à l'investissement et un paysage politique incertain. Les installations pourraient atteindre 20 GW en 2022. Cette prévision serait révisée en hausse en cas d'élection de Joe Biden. Le moteur des installations a été le crédit d'impôt fédéral à l'investissement de 30 %. Or, ce taux diminue progressivement. Joe Biden a promis de restaurer ce crédit d'impôt.

Le stockage :

Sous le mandat de Trump, il y a eu les quatre meilleures années (2017 à 2020) d’installations annuelles de stockage. Celles-ci ont plus que quintuplé, soit une progression plus importante que pendant le second mandat de la présidence de Barack Obama. Trump ne mentionne pas le stockage dans son programme.

Joe Biden considère que le stockage a besoin de financement pour la recherche et le développement, afin de l'associer à de petits réacteurs modulaires, à l'hydrogène vert et à la capture du carbone. L'impact le plus important viendrait d'une électricité 100 % propre d'ici 2035, qui rendrait inutile les nouvelles usines à gaz et obligerait les services publics à construire des installations de stockage.

https://www.greentechmedia.com/articles/read/whats-at-stake-for-clean-energy-in-the-us-election

GreenTech Media du 15 septembre


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Le syndicat SEIA veut davantage d'industries PV aux Etats-Unis

Si les Etats-Unis ont une capacité de production de panneaux de 7 GW par an, ceci correspond au tiers des installations annuelles. Le syndicat américain SEIA estime que les Etats-Unis devraient disposer d'une capacité de production de 100 GW d'énergie renouvelable (solaire, éolienne, stockage).

L'organisme appelle d'importants investissements des Etats et du gouvernement fédéral pour développer une large palette de produits pour l’énergie solaire. Pour atteindre l’objectif de 100 GW afin de faire de l'énergie solaire 20 % de la production totale d'électricité des Etats Unis en 2030, il faut développer les capacités industrielles de production de lingots, de plaquettes, de cellules, de verre solaire, de machines-outils. Il s'agirait aussi d'augmenter la disponibilité nationale des métaux clés pour les batteries, notamment le nickel, le manganèse et le cobalt.

Les dix dernières années ont montré la concurrence mondiale et l'intervention de gouvernements étrangers sur les marchés d'exportation. Ainsi, les fabricants américains ont un accès limité au marché chinois depuis 2013 du fait des droits de douane. Le SEIA souligne la nécessité de ne pas trop dépendre des importations. Des incitations doivent soutenir la croissance de la production américaine d'énergies renouvelables et encourager les fabricants américains et étrangers à investir dans les capacités de production américaines.  Les gouvernement américain doit investir dans ses fabricants pour qu'ils soient compétitifs

L'importance des investissements à long terme comprennent à la fois des incitations à l'offre et à la demande, car l'un sans l'autre ne peut pas soutenir une base manufacturière américaine solide dans le domaine des énergies renouvelables face à une concurrence mondiale intense". Le SEIA demande de nombreuses mesures pour encourager les investissements et les fabricants.

https://www.pv-tech.org/news/tremendous-opportunity-seia-calls-for-100gw-of-us-green-energy-manufacturing-capacity-by-2030

PV Tech du 14 septembre

NDLR    Coronavirus ou pas, tous les pays prennent conscience de la dépendance vis-à-vis de la Chine, et veulent y remédier. Si tous n’y parviendront pas, des réductions de dépendance devrait se manifester


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Jamais les installations de stockage n'ont été aussi importantes aux Etats-Unis

Alors même que la pandémie de coronavirus ce printemps a plongé l'économie américaine dans la récession, l'industrie du stockage de l'énergie a réalisé son deuxième meilleur trimestre en termes de mégawatts installés. 48,7 mégawatts / 112 mégawattheures l’ont été au deuxième trimestre, soit une augmentation de 10 % par rapport au trimestre précédent. C'est le cinquième record trimestriel consécutif de déploiement pour le stockage résidentiel. Cette situation est curieuse car l'installation de batteries est généralement le complément de la pose de panneaux solaires, ce qui est surtout le cas en Californie et à Hawaï. Or l'installation de panneaux résidentiels a chuté de 25 % au second trimestre.

La première phase de la batterie Gateway de LS Power ainsi que des projets en Oklahoma et au Massachusetts, ont contribué à faire passer le total des installations de stockage à 168 mégawatts  / 288 MWh au deuxième trimestre.

Le stockage déployé annuellement devrait dépasser le GW pour la première fois sur le marché américain.

https://www.greentechmedia.com/articles/read/q2-was-second-best-quarter-ever-for-us-energy-storage

GreenTech Media du 9 septembre
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LES PRODUITS

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Comment réagissent les cellules tandem silicium-pérovskite à une forte insolation ?

En Arabie Saoudite, on a placé différentes cellules pour tester leur réaction à des températures élevées. Bien que chaque cellule ait été réglée pour correspondre au courant de l'autre afin d'éviter que les cellules ne se gênent dans leurs performances, on a constaté que les deux cellules ont des réactions opposées à des températures très élevées de fonctionnement. C’est que la bande interdite de la cellule en silicium est plus petite, tandis que celle de la pérovskite est plus grande. Pour les cellules tandem optimisées pour fonctionner dans des conditions de laboratoire, la température éloigne en fait le dispositif de son point de fonctionnement idéal.

A un fonctionnement de température supérieure à 55° C, les pérovskites ayant une bande interdite inférieure à 1,68 électron-volt dans des conditions de test standard, offriront les meilleures performances dans un dispositif-tandem constitué avec une cellule au silicium.

« Cela implique que les pérovskites au bromure avec une bande interdite plus étroite dans des conditions de test standard (et donc une meilleure stabilité de phase) sont très prometteuses pour la commercialisation de cellules solaires en tandem pérovskite/silicium. »

https://www.pv-magazine.com/2020/09/16/tandem-cells-head-outdoors/

PV Magazine du 16 septembre


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Peut-on réduire l'épaisseur des plaquettes (actuellement de 180 microns ou µ) ?

Des scientifiques coréens du KIST ont gravé de minuscules pyramides sur la surface d'une cellule de silicium de 50 microns d’épaisseur. Ils ont utilisé un processus combiné de lithographie sur nanosphère et de gravure humide pour fabriquer des cellules ayant une nanostructure quasi-hexagonale à leur surface.

Ils ont montré que ces cellules bien sûr plus légères, sont aussi plus souples : la rupture des tranches minces texturées avec les nanostructures serait considérablement réduite, par rapport aux tranches texturées de manière conventionnelle (micro-pyramides).

Ces cellules peuvent être utilisées pour d'autres applications et auraient des rendements plus élevés.

https://www.pv-magazine.com/2020/09/16/nanostructures-for-ultrathin-flexible-wafers/

PV Magazine du 16 septembre


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On gagne (un peu) avec le biface et avec les panneaux verticaux sur les suiveurs

NEXTracker fournira 1 GW de suiveurs à un axe pour la cinquième phase de l'immense parc solaire Mohammed bin Rashid Al Maktoum, à Dubaï.

Le fabricant a analysé le supplément de rendement solaire offert par les panneaux bifaciaux par rapport aux panneaux mono-faces, montés les uns et les autres sur des suiveurs à axe unique. Il affirme que le gain de rendement atteint 5 % à 7 % en cas d'albédo faible (20 %), ce qui est le cas en cas de pose des panneaux au-dessus d'herbe, de gravier ou de sable. Le gain atteint 10 à 12 % sur un site à albédo élevé (50 %) comme sur la neige ou un tissus blanc.

Le fabricant a aussi constaté que le gain augmentait de 0,6 à 1,2 % lorsque les panneaux étaient placés verticalement et non horizontalement du fait de l'écartement accru par rapport au sol.

Les résultats de PV Evolution Lab et par le NREL confirment ceux de NEXTracker : il n’y a qu’un écart de 3 % dans le cas de l'albédo élevé et de 1 % dans le cas d'un albédo faible.

https://www.pv-magazine.com/2020/09/18/nextracker-inks-1-gw-supply-deal-and-claims-up-to-12-bifacial-yield-gain/

PV Magazine du 18 septembre

NDLR  L’accroissement du rendement lié aux panneaux bifaces est estimé désormais de façon plus raisonnable, avec une augmentation de 5 % à 7 % au-dessus de sable, gravier ou herbe


    *  La complémentarité hydrogène / électricité / chaleur est grande mais le coût de l'hydrogène en limite l'utilisation

Des scientifiques suisses de l'ETH (Zurich) ont examiné l'interaction entre énergie, chaleur, refroidissement, carburants et transports. Ils affirment que la conversion de l'électricité en hydrogène est particulièrement prometteuse pour coupler l'électricité et le chauffage afin de compenser les variations saisonnières de la production d'énergies renouvelables. Cette conversion est particulièrement nécessaire pour maintenir des émissions nulles. L'obstacle reste l'adéquation entre le système de stockage d'énergie à court et moyen terme.

Le système multi-énergie proposé implique un district énergétique centralisé dans lequel l'énergie est convertie et stockée en un point, puis livrée aux utilisateurs finaux.

Les systèmes multi-énergie ne peuvent atteindre le zéro -émission de CO2 qu'avec une utilisation hivernale de l'hydrogène, mais le recours à un tel système augmente les coûts. Cette technologie est particulièrement importante lorsque l’écart est élevé entre la demande saisonnière de chaleur et d'électricité. Elle peut compenser les décalages à long terme entre la production d'énergie renouvelable et la demande.

Pour atteindre des émissions nettes nulles, les énergies renouvelables devraient être autoconsommées de 50 à 90 %. L'électricité produite à partir d'hydrogène devrit servir principalement aux besoins hivernaux de pointe et ne pas dépasser 5 % de la demande énergétique annuelle du système multi-énergie.

"Lorsque l'écart entre les besoins thermiques et la demande électrique est élevée, les batteries jouent un rôle important et contribuent à la majorité des coûts du système, bien qu'à hauteur de 2 % maximum de la demande énergétique annuelle", ont ajouté les chercheurs.

https://www.pv-magazine.com/2020/09/18/power-to-hydrogen-for-multi-energy-systems/

PV Magazine du 18 septembre


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Personne ne sait quelle est la quantité de lithium il y a sur terre !

Combien de temps durera l'approvisionnement en lithium ? Ce métal est indispensable aux batteries. Or les piles pour les véhicules électriques sont de plus en plus nombreuses (+ 25 % par an entre 2015 et 2018). La demande en 2015 était de 34.600 tonnes dont 40 % pour les véhicules. Elle atteint en 2019, 49.000 tonnes dont 60 % pour les batteries. Autrement dit, la demande de lithium pour les batteries de véhicules est passée de 13.840 tonnes à 29.400 tonnes soit davantage qu’un doublement en trois ans.

L'électrification mondiale des véhicules pourrait absorber la totalité de l'offre de lithium, selon l’étude faite par l'université de technologie Lappeenranta-Lahti (LUT), en Finlande et l'université d'Augsbourg, en Allemagne.

De plus, la consommation d'énergie augmentera avec la population mondiale qui devrait atteindre 11 millions de personnes en 2050, contre 7 Mds actuellement, soit 50 % de plus.

La satisfaction de la demande dépend des réserves. La quantité de lithium pouvant être extraite est estimée entre 30 et 95 millions de tonnes (l'américain USGS l'évalue à 80 MT). Selon les différentes sources d’évaluation des réserves actuelles de lithium, le monde dispose de 26.000 tonnes, 41.000 T, 56.000 T, ou de 73.000 T.

L'étude examine huit scénarios de la demande en fonction du nombre de véhicules électriques, de l'utilisation de batteries et de leur recyclage.

Dans tous les scénarios, la demande serait assurée pendant la prochaine décennie. S’il n'y a pas de recyclage, les usines manqueraient de lithium dès 2040. S'il reste 73.000 tonnes de lithium, que 3 millions de véhicules électriques soient sur les routes et qu'on mette en place le recyclage, et qu’on assure l'intégration des véhicules au réseau, le lithium sera épuisé en l’an 2100 « La disponibilité du lithium deviendra une menace sérieuse pour la durabilité à long terme du secteur des transports, à moins qu'un ensemble de mesures ne soit pris pour relever le défi. » Il faudra très probablement recourir à d'autres technologies de batteries que celles au lithium, à moins qu’on utilise d'autres modes de transport que le véhicule individuel.

https://www.pv-magazine.com/2020/09/15/how-long-will-the-lithium-supply-last/

PV Magazine du 15 septembre

NDLR Les batteries au lithium ont un inconvénient majeur, l’énergie qu’elles emmagasinent ne dure que quatre à six heures. Tous les chercheurs veulent mettre au point une autre technologie. En attendant, on emploie du lithium, d’autant que de nombreuses usines n’utilisent que ce métal.
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LES SOCIÉTÉS

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Daqo augmente encore sa production de silicium et de plaquettes

Daqo New Energy compte introduire en bourse de Shanghai sa filiale de production de silicium du Xinjiang. La vente de 15 % du capital permettra de créer une usine de production de silicium qui aura une capacité annuelle de production de 35.000 tonnes, une unité de production de plaquettes solaires monocristallines pour répondre à la demande et le financement du fonds de roulement de ces unités

Daqo estime que la demande annuelle mondiale de silicium parviendra à 800.000 tonnes fin 2021. Cette augmentation de la demande entrainera une hausse des prix qui atteindrait 15 $ /kg, soit bien davantage que les cours de 2019 et du premier trimestre 2020 où le prix était descendu à 6 $ / kg

https://www.pv-tech.org/news/daqo-to-significantly-increase-polysilicon-capacity-with-proceeds-of-xinjiang-ipo

PV Tech du 10 septembre

NDLR  Début septembre, Daqo annonçait une pénurie de silicium. La société compte satisfaire la demande croissante. Dès lors, les prix ne pourront pas rester à son sommet de 15 $ / kg. Ils reviendront autour de 6 $ / kg alors que son prix de revient est inférieur à ce niveau
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DIVERS

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Pourquoi ne pas reproduire la photosynthèse plutôt que de passer par l'hydrogène ?

Des chercheurs de l'université de Cambridge sont parvenus à imiter la capacité des plantes à convertir la lumière du soleil en énergie (la photosynthèse). Ils ont converti la lumière du soleil, le dioxyde de carbone et l’eau en oxygène, en acide formique ; c’est un combustible stockable qui peut être utilisé directement ou converti en hydrogène.

Il s’agit d’une nouvelle méthode de conversion du dioxyde de carbone en carburant propre. On pourrait installer des fermes énergétiques qui produiraient un carburant propre en utilisant la lumière du soleil et de l’eau. C'est un moyen prometteur de réduire les émissions de carbone et d’abandonner les combustibles fossiles. Cependant, il est difficile de produire ces combustibles propres sans sous-produits indésirables. Les chercheurs veulent produire un combustible liquide qui puisse également être facilement stocké et transporté.

Leur système repose sur des photo-catalyseurs à base de cobalt, intégrés à une feuille. Ceci constitue une feuille dite photo-catalytique. Les feuilles sont recouvertes de poudres semi-conductrices, qui peuvent être préparées facilement et à moindre coût en grandes quantités. Cette nouvelle technologie est simple ; elle produit un combustible propre, facile à stocker ; elle présente un potentiel de production industrielle.

L’unité d’essai des chercheurs a été une feuille qui mesure 20 centimètres carrés, mais ils affirment qu’il devrait être relativement simple d’utiliser des feuilles de plusieurs mètres carrés. En outre, l’acide formique peut être accumulé en solution et être chimiquement converti en différents types de combustibles.

Les chercheurs travaillent maintenant à optimiser leur système et à en améliorer l’efficacité. En outre, ils explorent d’autres catalyseurs pour obtenir différents combustibles issus du solaire.

https://www.enerzine.com/du-carburant-propre-a-partir-de-la-lumiere-du-soleil-du-co2-et-de-leau/32172-2020-09

Enerzine du 14 septembre

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