L R AS Published on Monday 24 September 2018 - n° 248 - Categories:hydrogène, autres méthodes

« L'hydrogène est une filière d'avenir … destinée à le rester ! »

L'ex-directeur général du CNRS, Pierre Papon estime que « l'hydrogène est une filière d'avenir … destinée à le rester ! »

L'hydrogène a une forte densité basique (2,2 fois plus d'énergie par kg que le gaz naturel). Il ne se liquéfie qu'à

très basse température (- 253 °C). Il faut dépenser 10 à 13 kWh par kilogramme pour le liquéfier. Sa plage d'inflammabilité est 5 fois plus grande que le gaz naturel. C'est un gaz dangereux car très léger ce qui lui permet de se diffuser très facilement dans les métaux qu'il peut fragiliser. Son utilisation à grande échelle exige donc des règles de sécurité importantes pour le stocker et le transporter.

  1. Hulot a présenté le 1er juin 2018 un plan de déploiement de l'hydrogène pour la transition énergétique. Il affirmait qu'il permettrait le stockage à grande échelle des énergies renouvelables intermittentes. Le programme gouvernemental fixe deux objectifs à la filière : stocker l'électricité et développer des mobilités propres en utilisant l'hydrogène dans une pile à combustible alimentant un moteur électrique.

L'ADEME a fait le point en avril 2018 sur l'utilisation de l'hydrogène. L’ADEME souligne que la filière hydrogène apporterait des solutions de flexibilité et d’optimisation aux réseaux énergétiques. Elle envisage ainsi un scénario à l’horizon 2035 avec 64 % d’électricité d’origine renouvelable permettant de produire 30 TWh d’hydrogène par an à un coût inférieur à 5 € le kg. Elle relève également que l’hydrogène ouvre des perspectives pour l’autoconsommation à l’échelle d’un bâtiment, d’un îlot ou d’un village pour stocker de l’énergie. Les conclusions de l’ADEME sont très mesurées mais le plan gouvernemental n’y fait aucune référence. Elle souligne que les risques accidentels sont souvent évoqués et que « le rendement des solutions associées à l’hydrogène est de l’ordre de 20 à 30 % contre plus de 80 % pour les technologies liées aux batteries. » Autrement dit, l’avenir de la filière lui semble limité.

Le rapport de l'ADEME précise que le rendement d’un système de stockage avec l’hydrogène est mauvais, car il ne dépasse pas 30 %.

Pour l'auteur, il reste un problème majeur, jamais évoqué : le coût financier de la filière car il s’agit d’un système complet. Le coût de production de l’hydrogène sera lié à celui de l’électricité, à son rendement lors de sa production. Son utilisation dans le transport suppose la construction d’une infrastructure de stations de recharge sur tout le territoire, ce réseau étant quasiment inexistant. Le stockage par hydrogène est possible dans certaines conditions (notamment dans les sites isolés) mais sera en concurrence avec les batteries dont les performances s'améliorent et dont les coûts sont moins élevés.

Pour l'auteur, les perspectives de la filière hydrogène sont probablement limitées, et sa rentabilité économique est très loin d’être assurée. Son avenir est sans doute celui d’une technologie de niche.

https://www.lemondedelenergie.com/hydrogene-une-filiere-davenir-destinee-a-le-rester/2018/07/11/

Le Monde de l'Energie du 11 septembre

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