L R AS Published on Friday 29 January 2016 - n° 131 - Categories:Regard sur le PV

Regard sur le Photovoltaïque n°131 : des différences majeures de comportement entre Français et Américains

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Des différences majeures de comportement entre Français et Américains
   Il y a vraiment deux façons bien différentes de gouverner et de gérer l'instauration du photovoltaïque entre la France et les Etats-Unis

 L’Etat Français met au point la route solaire de Colas

   En France, mi-octobre 2015, Colas, la filiale de Bouygues, grand groupe du BTP présente une route solaire. Déjà, elle la présente comme une exclusivité française, alors qu'une route similaire était à l'essai aux Pays Bas depuis plus d'une année (l'Actualité du Solaire avait relaté dans son n°107, les résultats de l’expérimentation menée durant douze mois, reprenant l’article d’EnergyTrend du 26 mai 2015), avec des données chiffrées que Colas et Bouygues se sont bien gardés de donner. La route hollandaise avait produit 70 kWh par m2, et un total de 3 MW d'énergie.

 

   Ce qui est choquant, c'est que l'Etat français se saisisse du procédé, débloque une trentaine de millions d'euros pour parfaire la technologie et lancer des tests. Ceci veut dire que la puissance publique remplace ou subventionne Bouygues pour que le procédé soit opérationnel. De plus, on peut être surpris que Colas n'ait indiqué aucun résultat de test, d'expérimentation, ou de taux de rendement, ce qui est bien étonnant : si les tests étaient bons, Colas les auraient publiés. S'ils sont médiocres notamment par rapport à ceux obtenus par les hollandais, on comprend mieux qu'ils aient été occultés.

La route solaire va être testée en France en 2016

 

Le gouvernement américain met en concurrence six groupements pour réduire les coûts des systèmes solaires+stockage

   Tout autre est l'attitude des Américains : pour que la combinaison solaire+stockage marche et parvienne à un prix raisonnable, le gouvernement interroge six groupements différents, leur soumet l'objectif d'intérêt national d'abaisser le prix de revient du solaire+stockage à 0,14 $/kWh (dont 0,06 $/kWh de panneaux) car il conditionne l'autoconsommation et la généralisation du stockage. Les six groupements vont essayer, tâtonner et examiner différentes solutions. Le meilleur schéma l'emportera. Les solutions des lauréats seront généralisables et commercialement rentables, et cela avec une aide deux fois moins importante que celle consenti par la France : les Etats-Unis proposent 18 M$ soit 16 M€, alors que l'Etat Français y consacrera « une trentaine de M€ » pour des tests et autres perfectionnements d'un procédé qui n’est pas opérationnel !

   La conclusion est rapide à dégager : chez les Américains, on demande aux entreprises de s'investir dans un projet qu'elles ne sont pas certaines de gagner, et cela avec des subventions réduites. En France, on subventionne un projet qui n'est pas encore abouti et non utilisable en l'état. Au profit d'une entreprise et au détriment de l'argent public.

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